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Voyager à vélo avec ses enfants : l’aventure familiale de Florian et Célia en Bretagne

ll y a un an, Florian et Célia roulaient sur les routes bretonnes avec leurs deux enfants. Un voyage important pour Compagnon puisque ce voyage était le dernier d’une longue série de test avant la commercialisation. Retour sur cette aventure familiale inspirante!

La génèse de ce projet de voyage à vélo en famille

Comment est né ce projet de voyager à vélo avec vos enfants?

La genèse de ce projet a commencé avec la naissance de notre deuxième enfant Finn, et l’envie de sortir de notre zone de confort pour se prouver qu’on peut faire bien plus de choses avec des enfants qu’on ne le pense.

Un autre déclencheur était la demande d’hébergement sur Warmshower que nous avons reçu de la famille 2Bike3 qui parcourait l’Europe à vélo avec 2 petits enfants et qui était de passage à Hambourg où nous vivons. Ce fut l’occasion de découvrir leur compte Instagram inspirant et celui également de Jeanne Lepoix, qui nous ont assurément motivés à passer le pas d’un voyage à vélo en famille.

Une fois l’idée en tête, nous nous sommes organisés pour nous dégager 3 mois d’août à octobre grâce aux congés parentaux. Nous avons choisi de faire le tour de la Bretagne car c’est une région que nous aimons beaucoup et où je me verrai bien vivre un jour, mais que nous ne connaissions que partiellement.

Était-ce votre premier voyage à vélo?

Nous avions déjà une bonne expérience de voyages à vélo. Célia a commencé enfant avec ses parents et elle m’a embarquée sur note première randonnée à vélo, en 2016 de Strasbourg à Dijon pendant 10 jours. J’ai tout de suite été séduit par ce mode de voyage.

S’en est suivit un long voyage de 3 mois en Nouvelle Zélande et depuis plusieurs plus petites sorties à la semaine ou pendant le week-end.

Ces expériences nous ont forcément beaucoup aidés à anticiper ce dont nous avions vraiment besoin car nous voulions rester légers (si tant est que cela est possible avec 2 enfants ^^) et à gérer les journées de vélos.

Ce qui était nouveau était de voyager à vélo en famille, avec nos deux enfants. Nous avions testé une fois un week-end lorsque nous n’étions que 3 mais rien de comparable à ce qui nous attendait.

Les vélos Compagnons, des partenaires d’aventure idéaux

Vous deviez être bien chargés ! Qu’avez vous emporté ?

Plein de choses ! Déjà 2 enfants : un de 6 mois et un de 4 ans. Ce n’était pas le plus léger ni le plus reposant mais voyager à vélo en famille, c’est la garantie de souvenirs et galères inoubliables 😉

Pour le transport, nous avions chacun un vélo Compagnon, l’un tirant la carriole pour enfant, (une Thule Cross 2 places) et l’autre équipé du followme tandem, un système astucieux qui permet rapidement d’attacher et de détacher un petit vélo enfant. Ce système offrait à notre plus grand enfant 3 choix : faire du vélo en autonomie, accrocher son vélo derrière Célia en mode tandem ou se poser dans la carriole.

Nous dormions dans une tente 4 personnes légère et spacieuse (la big Agnes Spur UL4), avec assez de tapis de sols et de duvets pour nous 4. Enfin nous avions tout le nécessaire pour cuisiner de façon confortable (2 réchauds, une poêle et une casserole).

Pour les habits adultes, nous avons visé le strict minimum avec peu de rechanges et un maximum de laine pour ses qualités anti-odeur, thermorégulation et antibactérienne (vive la laine !). Le but était de réserver un maximum de place pour les affaires des enfants qui se salissent plus facilement et d’emmener quelques jouets pour les occuper. Niveau couches, nous avions des couches lavables qu’on lavait régulièrement et faisait sécher sur un étendoir improvisé derrière la carriole.

Tout cela peut vite devenir beaucoup, mais au final on a réussi à rester relativement léger.

Pour ceux que cela intéresse, j’ai la liste détaillée de ce que nous avions emporté ici

Qu’avez vous pensé des vélos Compagnons ?

Nous avons eu la chance de pouvoir rouler sur 2 Compagnons de pré-série que Ben avait fait produire dans le but de les tester et évaluer sous toutes les coutures, pour réaliser les derniers ajustements avant de figer le design et de lancer la production.

Je suis parti avec un montage gravel – cintre route, groupe 2x11v et fourche acier – et Célia avait un montage randonneur – en cintre plat, groupe 2x11v et fourche acier.

La prise en main était intuitive et on s’est très vite sentis à l’aise sur nos nouvelles montures.

La première évidence a été la géométrie. Un mix idéal entre confort, stabilité, tout en gardant ce “zeste” de réactivité que la plupart des vélos de voyage classique n’ont pas. Ben en était déjà à sa 3ème itération du design, et pas de doute, là c’était la bonne, il n’y avait rien à retoucher de ce côté.

Ce dernier long test a permis d’intégrer des améliorations telles que :

  • passer sur des inserts 5mm au lieu de 4, pour la fixation de la béquille pour plus de solidité
  • Avancer légèrement la béquille pour faciliter l’attache de remorque à vélo pour enfant
  • Repositionner les inserts pour les gourdes sur le cadre taille S pour optimiser la place.

La séparation avec des vélos Compagnons fut de courte durée car nous avons tous les deux commandé le notre à sa sortie et roulons maintenant tous les jours avec 🙂

La magie du voyage à vélo

Tout s’est-il passé comme prévu pendant ce voyage ?

Non, et je dirais presque, heureusement que non. Car c’est cela aussi qu’on était venu chercher. Faire face aux imprévus en famille. Nous avons dû revoir nos plans de voyage. On était parti avec l’idée ambitieuse de suivre la côte bretonne du Mont-Saint-Michel jusqu’au Morbihan. Mais on s’est rapidement rendu compte qu’il fallait changer. Déjà, la Bretagne ce n’est pas plat… du tout ! Du moins au Nord. C’est un enchaînement de montées et de descentes constantes le long de la côte et il n’était pas rare d’enchainer des pentes à plus de 15%. Pour le coup, nous étions vraiment contents d’avoir un petit développement pour pouvoir continuer à pédaler dans les pentes. Je pense que 50% du voyage s’est fait sur la plus petite vitesse ! La conséquence directe de ce relief, c’était la fatigue en fin de journée. A noter qu’on oscillait entre 20 et 40km par jour selon la coopération des enfants. Et ça, c’était le deuxième apprentissage du voyage.

On ne pouvait rouler que quand les 2 enfants voulaient rouler. Sinon, ce n’est agréable pour personne. Et nous n’étions pas venu pour forcer notre avancée mais plutôt trouver un rythme qui convenait à tout le monde. Nos deux moments vélos de la journée étaient centrés lors des siestes de Finn, qui a détesté rester dans la carriole. La solution a été de le porter sur notre dos pour continuer à avancer.

La troisième leçon : changer de lieu chaque soir peut vite être stressant pour un enfant. Nous pensions que dormir dans la même tente représenterait cette stabilité dont les enfants ont besoin. Mais pour Mathis, notre plus grand, c’était surtout la frustration de se faire des copains le soir au camping et de devoir dire “au revoir” dès le lendemain matin. Un supplice !

Tout cela mis bout à bout, nous avons divisé nos 4 semaines restantes en 4 séjours prolongés dans des lieux que nous relions en vélo et en train en 1 ou 2 jours. On a donc concentré notre voyage sur la côte de Granit Rose, Brest, la presqu’île de Crozon et Penmarch. Ce changement de rythme a fait du bien à tout le monde et nous a permis de passer plus de moments de qualité ensemble. Avant, nous étions surtout occupés à pédaler, (dé)monter le camp, cuisiner ou faire des lessives, et finalement, assez peu à profiter et jouer avec les enfants.

Voyager, c’est aussi savoir s’adapter.

PS: en revanche, aucune panne ni casse vélo. Même pas une crevaison!

Que retenez-vous de ce voyage?

Il est dur de résumer un tel voyage en quelques phrases. Si je devais essayer, je dirais que ce voyage nous a pris de l’énergie en surface pour nous remplir d’une énergie profonde.

C’était plus qu’un voyage, plutôt une aventure. Dans le sens où nous étions souvent proche ou à la limite de notre zone de confort. Lorsque tu n’as plus d’affaires de rechange pour les enfants, lorsqu’un enfant est malade et doit rester alité plusieurs jours, lorsque tous les campings sont complets et te ferment la porte au nez ou lorsque tu enchaines les mauvaises nuits, ou encore lorsque tu dois rouler et allaiter sous la pluie et le vent, ce sont autant de situations stressantes que fatigantes. Mais cela reste de la fatigue de surface. Car on savait qu’on l’avait choisi. Alors de jours en jours, tu gagnes en confiance, ta zone de confort s’agrandit. Tu te sens plus fort et confiant pour faire face aux imprévus du quotidien. Cette confiance, on l’a ramenée avec nous et reste dans notre quotidien.

Et il y a tous les autres moments du voyage : les paysages magnifiques, les moments partagés en famille, les rencontres, faire du sport tous les jours au grand air, …

C’est lorsqu’on est rentré chez nous à Hambourg fin Octobre qu’on a vu le décalage par rapport à notre entourage. On avait une énergie folle qui nous a beaucoup aidé à passer les premiers mois de l’hiver !

Pour ma part, ce voyage a aussi scellé mon union avec Compagnon. Avant ce voyage, j’étais régulièrement en contact avec Ben, ami de longue date, autour de son projet Compagnon, que ce soit pour donner mon point de vue technique, commercial… Après le voyage, c’était une évidence que j’avais pris une place à part entière dans le projet. Depuis, Compagnon n’a jamais aussi bien porté son nom 🙂